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La compagnie «Un air de rien» réussit un joli tour de force: monter Sallinger, de Bernard-Marie Koltès,

en respectant l’humour et le décalage avec lesquels son auteur avait imaginé cette charge contre l’absurdité de la violence et l’incommunicabilité entre les êtres.

Gérald Cordonier, 24 heures

 
 
 
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Sallinger

2016
Théâtre Benno Besson, Yverdon-les-Bains
Le Reflet, Vevey
Grange de Dorigny, Lausanne
CCRD Forum Saint-Georges, Delémont

Une plongée virtuose dans le désœuvrement d’une jeunesse face à la guerre, où chaque mot claque comme un écho violent à notre actualité.

Leslie : Parfois, il me vient l’envie d’aboyer, de sortir mon flingue et de tirer là-dedans, il me vient l’envie bizarre de casser les vitres, de sauter par la fenêtre, et de courir dehors jusqu’à ce qu’il se trouve quelqu’un sur mon chemin (...) quelqu’un à toucher, à sentir; quelqu’un à qui dire : ne craignez rien, laissez- vous faire ; vous avez en face de vous un être qui veut seulement entendre une autre respiration, écouter un autre cœur qui bat.

PRESSE

“L’humour renforce le tragique. La compagnie «Un air de rien» réussit un joli tour de force: monter Sallinger, de Bernard-Marie Koltès, en respectant l’humour et le décalage avec lesquels son auteur avait imaginé cette charge contre l’absurdité de la violence et l’incommunicabilité entre les êtres. Ce spectacle très abouti a été créé la semaine passée au Théâtre Benno Besson à Yverdon, avant son passage à la Grange de Dorigny puis à Vevey. Emmenée par la metteuse en scène Sandra Gaudin – qui tenait à porter sur les planches ce texte ardu autour des errances de la jeunesse, sur fond de mobilisation pour la guerre au Vietnam –, la troupe de comédiens parvient même à renforcer, avec lyrisme, la solitude et le tragique dans lequel baigne chacun des huit personnages. Grâce à un énorme travail d’assimilation de la langue koltésienne (chapeau bas, ce n’était pas une sinécure); grâce à la finesse, aussi, d’un burlesque élaboré jusque dans les moindres détails physiques ou vocaux. Mention aux lumières et, surtout, aux images d’animation qui créent l’étrangeté indispensable à l’histoire.
Sallinger suit les pas d’une famille en deuil hantée par le spectre du fils adoré, Le Rouquin, un vétéran qui s’est suicidé. Au pathétique nonchalant des parents répond la révolte du frère, lui aussi appelé sous les drapeaux, ou encore la folie de la sœur. Sans linéarité dramaturgique, les scènes s’enchaînent dans une succession de tableaux décalés, nourris de monologues, voire de soliloques. En jouant une frontalité permanente avec la salle, Sandra Gaudin réussit à cristalliser la violence qui ravage l’homme comme la société. Sur un mode totalement irréaliste qui permet de redécouvrir Koltès, trop souvent approché dans sa dimension dramatique.“

– Gérald Cordonier, 24 heures

 

Mise en scène

Sandra Gaudin


Jeu

Alexandre Bado
Arthur Besson
Hélène Cattin
Jérôme Chapuis
Simon Labarrière
Diane Muller
Anne-Catherine Savoy
Christian Scheidt
Pauline Schneider


Scénographie :
Nicolas Fleury
Vidéo :
Francesco Cesalli
Lumière :
Christophe Pitoiset

Musique :
Arthur Besson

Costumes :
Eléonore Cassaigneau
Maquillage :
Sonia Geneux
Perruques :
Olivier Schawalder
Assistant à la m.e.s :
Sébastien Meier

Photos

Julie Masson

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